La création d’un topo (entre 13h et 20 heures)
Depuis de longues années, beaucoup de personnes me demandent combien de temps je passe pour créer un topo, comment je m’organise, avec quel matériel et avec quels logiciels ?
La question est courte mais elle ne se résume pas en quelques mots, pour cette raison et sans rentrer trop dans le détail technique, je me suis décidé à vous résumer dans cet article, tout le processus d’un topo à partir du jour de la randonnée sur le terrain jusqu’à la mise en ligne du topo sur le site topopyrenees.com.
- Au début de mon aventure, comme la plus part des randonneurs, j’ai acheté des livres (Le guide Rando pour ne pas le citer) qui m’ont permis de faire mes premières randonnées en toute sécurité malgré le manque d’expérience certain avec cartes, topos livres, altimètre et boussole. Aujourd’hui, ma boussole et mon altimètre, ont été remplacé par un Gps Garmin 66i qui me permet non seulement de suivre mon itinéraire avec la possibilité, d’alerter les secours à tout moments par satellites en cas d’Urgence mais aussi de pouvoir envoyer un petit texto à ma femme pour la rassurer même sans couverture réseau (abonnement payant de 15€/mois).
- Les copains randonneurs que j’ai rencontrés dans mes premières années de sorties en montagne m’ont beaucoup aidé à me faire connaitre les itinéraires, je les en remercie aujourd’hui même si pour certains alors que je pensais qu’ils étaient de vrais amis, ont complètement disparus sans donner la moindre explication.
- Aujourd’hui, les nouvelles idées de randonnée me proviennent exclusivement de quelques bons sites de nos Pyrénées (Voir Mes liens), les outils modernes d’aujourd’hui avec Google Earth en 3D et les cartes au 1/25000 m’aident beaucoup à chercher des itinéraires un peu inédits et sauvages, sans oublier mes anciens topos livres qui sont après de longues années toujours d’actualités et je prends toujours autant de plaisir à lire Georges Véron (un grand Montagnard qui nous a quitté bien trop tôt) qui est ma référence et avec qui, je me reconnais un peu, surtout par sa générosité du partage.
- Une fois l’itinéraire trouvé, il ne me faut que quelques minutes pour créer la trace Gpx sur un logiciel de cartographie comme Basecamp avec un fond de carte comme topopirineos et la charger dans mon Gps Garmin 66i.
- Si le temps est incertain, je peux préparer plusieurs itinéraires afin de choisir au petit matin, celui où j’aurais le plus de soleil durant la journée. Par mauvais temps les photos peuvent être uniques et très belles mais pour créer un Topoguide photos c’est quand même mieux d’avoir le soleil pour bien indiquer l’itinéraire.
- L’itinéraire routier, surtout pour les derniers kilomètres du trajet est souvent plus difficile à trouver que l’itinéraire de la randonnée. Utiliser l’onglet (Accès voiture) en début de page de tous les topos. Il vous suffit d’indiquer votre lieu de départ pour suivre l’itinéraire sur votre Smartphone jusqu’au pied de la randonnée.
- En hiver prévoyez un ou 2 itinéraires supplémentaires en cas où les routes seraient fermées à cause de l’enneigement (Vérifier sur Inforoute avant de partir).
- Ayant chargé ma trace Gpx dans mon Gps, je n’ai plus qu’à suivre l’itinéraire sur mon écran, ce qui me libère pour pouvoir faire les photos sans trop me soucier de l’itinéraire ou presque car j’ai assez d’expérience aujourd’hui pour faire demi-tour même en cas où mon Gps m’indiquerait d’aller tout droit alors qu’il y a danger !
- Je prends en moyenne entre 800 à 1.000 photos par randonnée, voir beaucoup plus lorsqu’il s’agit d’une boucle et que la randonnée est très belle (la plupart des photos sont prises en marchant avec un temps maxi d’arrêt de 1 à 2 secondes).
- L’appareil photo est toujours synchronisé avec le Gps au niveau de l’heure à la seconde près et ceci afin de pouvoir retrouver rapidement une photo de l’itinéraire depuis une altitude donnée sur la trace enregistrée. A ce sujet, il est très important que votre Gps enregistre votre itinéraire depuis le départ afin qu’en cas de danger ou de mauvais temps (brouillard) vous puissiez revenir sans danger à votre point de départ.
- J’utilise un Nikon D7500 avec les objectifs suivants :
- 16-80mm AF-S DX AF-S DX NIKKOR f/2.8-4E ED VR Pour les photos de Paysages (Topos)
- 10-20 mm F3,5 EX DC HSM de chez Sigma Pour Photos de nuit et itinéraire très encaissé (escalade)
- AF-S NIKKOR 70-200mm f/2.8E FL ED VR Pour les photos animalières lors de mes sorties montagne
- AF-S NIKKOR 200–500mm f/5.6E ED VR Pour les photos animalières depuis les spots
- Je ne vous cache pas que c’est très lourd surtout lorsque je fais des bivouacs (Trépied + accessoires en plus de mes 3,5kg habituels, ce qui monte à 6 kg), mais si vous voulez faire de très belles photos, il n y a malheureusement pas d’autres solutions, ce n’est pas avec un Smartphone même à 1.000 euros que vous pourrez rivaliser et concernant les photos animalières, faut même pas en parler !
- Toutes mes photos sont prises en jpg avec une résolution maximum afin de pouvoir les redimensionner par la suite sans pertes de qualité. Elles sont stockées sur des disques durs externes depuis le début de mon aventure, à ce jour plus de 600.000 photos (haute-définition) ont été faites sur les Pyrénées et sauvegardées en double par redondance en cas de défaillance d’un disque, ce qui peut malheureusement arriver.
- Pour les panoramas à 360° depuis les sommets, j’effectue une rotation sur 360° sur moi-même en prenant une trentaine de photos qui se chevauchent les unes aux autres.
- Téléchargement des photos de l’appareil sur mon Pc dès mon retour de randonnée.
- Le tri des photos prend entre 1h00 et 1h30. Depuis déjà quelques années, je ne conserve que 100 photos par topo pour gagner de la bande passante, sauf pour les très belles randonnées où je peux monter à 130 voir un peu plus (j’utilise FastStone Image Viewer qui est un logiciel gratuit).
- Téléchargement de la trace Gpx que mon Gps a enregistrée durant la randonnée et qui me servira dans un premier temps à retrouver les photos prises par rapport à une altitude donnée.
- Avant de commencer véritablement le topo, je traite quelques photos (une dizaine voir un peu plus) pour mes amis de Facebook. Ça me prendre une bonne petite heure mais ce n’est pas du temps de perdu car les photos seront utilisées par la suite pour le topo final.
Les Panoramas, j’adore !
90% des randonneurs lorsqu’ils grimpent sur un sommet surtout après les efforts consentis durant la montée, aiment avoir la récompense d’un joli panorama sur 360°. Oui, je passe pas mal de temps à créer un panorama (entre 2h00 et 3h00, voir beaucoup plus lorsqu’il y a plusieurs panoramas dans la même séquence), mais quel plaisir de revoir défiler devant soi ces beaux paysages.
- Traitement des 20/30 photos faites depuis le sommet pour les assembler avec un logiciel de reconstitution comme Kolor Autopano Giga (logiciel payant) qui malheureusement aujourd’hui n’est plus mis à jour).
- Passage au Post-traitement du panorama au format PSD sur Photoshop avec la reconnaissance des sommets à reporter sur le panorama, c’est ce qui me prend le plus de temps.
- Création du panorama sur 360° avec Color Panotour (logiciel payant permettant de créer des visites virtuelles interactives sur 360°). Comme Kolor Autopano, il n’est malheureusement plus commercialisé.
- Mise en ligne du Panorama sous forme de dossier sur le site Topopyrenees. En moyenne le dossier peut contenir jusqu’à 300 petits fichiers, ce système permet de visualiser le panorama qui défile devant vous sans que l’image se fige et avec une bonne fluidité même pour ceux qui ont un faible débit.
- Traitement des 100 photos (une moyenne de 3 à 4 minutes par photo) avec un logiciel comme photoshop.
- Alors, certains vont me dire que je pourrai faire un traitement par lots en 20 petites minutes d’un seul coup, oui je sais faire, mais le recadrage ne se fera jamais comme je le souhaiterai, ma signature sera peut-être dans un fond ou elle ne se verra pas et les retouches éventuelles que je fais à chaque photo ne seront pas top (avec trop de couleurs pour certaines et pas assez pour d’autres).
- Pour ceux qui disent qu’il y a trop de couleurs dans mes photos, sachez que tout le monde n’a pas le même écran LCD ni la même résolution et encore moins les mêmes réglages, donc certains verront mes photos avec un peu trop de couleurs, et d’autres avec un peu moins, mais avec une bonne résolution et de bons réglages communs, les photos devraient convenir à tout le monde !
Après la mise en ligne des photos sur mon serveur, j’utilise Excel pour créer ma trame avec des formules simples comme concatener. Je ne vais pas expliquer ici pourquoi j’utilise Excel, sachez juste qu’avec ce tableur que la plupart des gens connaissent, je gagne 1 heure sur mon temps de création et avec beaucoup moins d’erreurs puisque la trame est toute faite et je n’ai plus qu’à renseigner le numéro des photos (tout est fait en langage HTML qui est le langage informatique pour internet).
- Accès voiture, carte 3D, Profil, la trace Gpx sur la cartographie et une trace Zipée avec en dessous la carte de Google Maps et celle de Google Earth.
- Ces outils sont très importants et permettent de vous faire une idée très précise et rapide de l’itinéraire afin de partir en toute sécurité sans visualiser les photos (Montagnards et randonneurs confirmés).
- Les traces Gpx de Topopyrénées ont été toutes faites sur le terrain et modifiées si-nécessaire car comme tout le monde, il m’arrive de me tromper. Partir avec une trace de Topopyrénées c’est avant tout un gage de sécurité !
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- La rédaction du topo se fait directement en ligne sur le serveur.
- Toutes les photos sont commentées ou presque avec les points clés importants de l’itinéraire.
- Une fois le topo en ligne et avant de le rendre public, je le relis 1 à 2 fois pour corriger les éventuelles fautes d’orthographes, mais j’ai beau me relire, je retrouve toujours des fautes quelques années plus tard. Il m’arrive souvent pendant la création du topo de modifier les temps ou le sens d’une phrase et dans la précipitation j’oublie d’accorder le participe passé ou de mettre à l’infinitif. Il est vrai qu’après 12 heures de la journée sur l’ordinateur, je n’ai plus les idées bien claires et j’ai tendance à bâcler la fin et donc lorsque je me corrige, je saute les lignes, veuillez m’en excuser mais c’est avant-tout des topos pour la sécurité et non de la littérature, je vous dit ça parce-que je me suis déjà bien fait tacler par certaines personnes dont je ne citerai pas leur profession, vous devinerez sûrement !
Entre 12h00 et 18h00 pour faire un topo et je peux vous assurer que je maîtrise tous les logiciels à la perfection et donc pour aller plus vite, il faudrait automatiser, mais comme je l’ai mentionné plus haut, la qualité ne serait plus au rendez-vous et me concernant je tiens à garder cette qualité qui m’a toujours caractérisée tout au long de ma carrière professionnelle.
Avec plus de 1000 topos, il vous suffit de multiplier le nombre de topos par une moyenne de 15h00/topo, et vous constaterez que j’ai passé énormément de temps sur mon ordinateur, plus de 15 000 heures.
A cela, il faut rajouter toutes les heures que je passent pour les changements d’hébergeurs, les corrections manuelles que je ne peux par faire automatiquement, les changements de thèmes à cause des problèmes de mise à jours et bien d’autres choses que les webmasters connaissent bien et qui sont transparent pour vous les lecteurs.
15.000 heures en 13 voir 14 ans, ce n’est pas énorme, car c’est avant tout une passion et ça ne représente qu’environ 1.100 heures par an. Par contre, il y a tout le temps que je passe pour réparer les bugs, les erreurs, les changements de plugins (Applications) ou le basculement ne se fait pas automatiquement et dont je suis dans l’obligation de recréer un par un ! et là franchement, je n’aime pas ça du tout. Un exemple pour comprendre: lorsque je veux modifier dans les topos un texte ou une application commune à tous les topos, c’est simple à calculer : 5 minutes de modification pour un topo, ce qui n’est rien mais multiplié par 1000 topos ça devient 83 heures à manipuler toute la journée un langage HTML avec des copier/coller, je peux vous assurer que vous en avez vite plein les bottes au bout de 1 semaine car là ce n’est plus du plaisir mais du travail et du travail forcément qui n’est pas rémunéré !
Je peux estimer aujourd’hui que j’ai passé environ 30.000 heures pour le site topopyrénées qui aujourd’hui est un peu mon bébé. Espérant que je puisse continuer encore longtemps à créer des topos même si par moment je sature un peu mais heureusement ça ne dure jamais trop longtemps.
Il m’est de plus en plus difficile de trouver de nouveaux topos dans un rayon de 100km sans prendre la voiture et faire beaucoup de kilomètres. Maintenant que j’ai dépassé les 1.000 topos, je vais commençai à penser un peu plus à moi et à me faire plaisir sans chercher spécialement de nouveaux topos.
Un dernier petit mot : Pour les randonneurs qui me disent souvent que je mets beaucoup trop de photos dans mes topos, ne soyez pas égoïstes, ne pensez pas qu’à vous ! Pensez à ceux qui ont été des montagnards comme vous et qui aujourd’hui à cause de l’âge avancé ou à cause d’un problème de santé, ne peuvent plus parcourir les Pyrénées comme autrefois, ils sont bien contents de pouvoir aujourd’hui se projeter quelques dizaines d’années en arrière et refaire virtuellement leurs ascensions à travers mes photos. Rien que pour ça, je continuerai à poster une centaine de photos par topo, ne vous en déplaise.
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Merci beaucoup pour ce superbe travail !!!!!
Mariano ,
parcourant la montagne depuis + de 50 ans, je vous place dans la lignée des LEDORMEUR, OLLIVIER, VERON.
MERCI POUR CE MAGNIFIQUE,CET¨EXCEPTIONNEL TRAVAIL
Je souhaite que les consultants de votre site aillent lire la création d’un topo… et pour les critiqueurs « morts aux c..s »
Et surtout bonne continuation
Merci de votre énorme travail
Intéressant article qui permet de montrer le boulot réalisé aux non initiés des retraitements photos, création et maintenance de site entre autre.
L’application Digikam permet de géolocaliser les photos. Avec la trace GPS, elle ajoute dans les propriétés de la photo sa position grâce à l’heure de la prise de vue (que vous synchronisez déjà avec votre GPS). Ensuite les photos sont consultables à partir de la carte.
Encore merci.