Astuces et Conseils pour bien réussir son bivouac en montagne

Comment bien réussir son bivouac en montagne . . . . . 

Henri Béraldi en 1898 décrivait en trois mots ce qu’était le Pyrénéisme: Ascensionner, sentir et écrire. Je rajouterai tout en restant très modeste par rapport à ces grands montagnards du XIXe et XXe siècle que le Pyrénéisme et avant tout pour moi une relation entre l’homme et la nature, une fusion que je ne saurais expliquer.

Tous les bivouacs accessibles depuis la cartographique ci-dessous:

Marcher, grimper ou passer une nuit sous les étoiles dans ce merveilleux cadre que sont les Pyrénées, procurent pour chacun d’entre nous, des sensations indescriptibles de beauté et de bien être. Le bivouac en montagne vous permet de profiter pleinement de ces magnifiques paysages qui prennent une tout autre dimension aux heures extrêmes de la journée ! Le lever et coucher de soleil en montagne, reste pour moi des  moments magiques, seul face à l’immensité, nous avons le privilège d’assister à un spectacle grandiose que seule dame nature peut nous offrir  !

Pour être en communion avec cette nature et réussir son bivouac, il est important avant de partir, de connaître quelques points essentiels pour bien réussir son bivouac.

Les Astuces et les bons conseils pour bien réussir son bivouac.

La liste n’est pas exhaustive, n’hésitez surtout pas à laisser un commentaire en fin de page pour apporter vos astuces et recommandations.

Important: Un bivouac en montagne ne s’improvise pas, il faut disposer des compétences nécessaires pour savoir lire les topos, les comprendre et les interpréter correctement sur le terrain. Certains bivouacs sont très faciles d’accès et d’autres beaucoup plus difficiles, il est impératif de bien lire les topos et d’avoir le niveau requis (Voir les NIveaux)

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1- La Météo:
La météo est très importante surtout en haute montagne, préparez votre sortie sur 2 jours de beau temps sans orages. En été, les orages de montagne sont très violents. Les liens: Météoblue et Météo France. Pour ceux qui comme moi aiment photographier la voie lactée, il est préférable d’anticiper la présence de nuages Ventusky ou Sat24 et d’avoir sur son smartphone l’application StarWalk 2 application gratuite pour bien localiser la voie lactée qui n’est pas toujours visible à l’œil nu. Un dernier lien pour savoir s’il y a de la neige en temps réel sur le parcours: Sentinel-Hub Ajuster le calendrier à la bonne date et enlever l’onglet (Sentinel-2) pour se repérer.

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2- Le sac à dos:
L’ennemi numéro lors d’un bivouac c’est le poids de votre sac, il ne faut rien oublier mais surtout ne pas se surcharger d’accessoires inutiles. Pour ne rien oublier, voir le tableau pour calculer le poids de son sac à dos (Calculer son poids) Par rapport à une randonnée à la journée, il faudra rajouter: des vêtements chauds (les nuits en montagne sont très froides et il n’est pas rare en plein été de voir les températures descendre en dessous de 0 !  la Tente ou un sur-sac, le tapis de sol, un sac de couchage, le Réchaud + la gamelle (n’oubliez pas le briquet), un repas déshydratés, Saucisson, paquet de pâtes, riz, ect . . .  et n’oubliez pas d’emmener suffisamment d’eau pour le repas, le café et le déjeuner surtout s’il n’y a pas de sources à proximité de votre bivouac. Et pour finir et pour immortaliser un beau bivouac avec un beau coucher et lever de soleil, l’appareil photo et ses accessoires qui en fonction de ce que l’on veut photographier, varie de 500gr à 6kg surtout si vous voulez photographier la voie lactée ! 

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3- Le lieu et l'emplacement:
Cherchez un emplacement le plus possible à plat (en cas de pente: préférer la tête en haut ou compenser avec votre matelas gonflable), éviter les cols où s’engouffre le vent et les zones humides. Pour les bivouacs en haut d’un sommet, il est rare de pouvoir installer sa tente surtout au-dessus de 2500m d’altitude, pensez à prendre un sur-sac pour vous protéger du froid et de l’humidité. Prendre une bâche qui protège bien la tente du sol et qui évite les remontées humides (par défaut, une couverture de survie fera l’affaire). Prenez bien le temps de choisir votre emplacement ! Voir la cartographie de mes bivouacs en Montagne en fin de page.

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4- La Réglementation:
Le bivouac est autorisé dans les parcs nationaux français à plus d’une heure de marche des limites du parc ou d’un accès routier. Tentes démontées entre 9h00 et 19h00. Il s’agit de bivouac sous tente. Il reste toujours possible de bivouaquer à la belle étoile sous un rocher ou sur une pelouse.

Dans le Parc National vous avez, en général, des zones possibles de bivouac à proximité des refuges. Dans certaines réserves (hors Parc National) il peut y avoir des zones de bivouac obligatoires. C’est le cas dans la réserve du Néouvielle (Voir les principaux Parcs Naturels des Pyrénées).

Il est également presque toujours interdit de faire du feu dans les espaces protégés sous peine de très fortes amendes  !

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5- Le matériel photo:
Prendre des photos du coucher et lever de soleil peut se faire avec des appareils numériques très légers ou avec des Bridges, par contre pour pouvoir prendre la voie lactée, il vous faudra un appareil reflex avec un bon trépied et surtout un très grand angle (10mm) ayant une grande ouverture (F:2,8 ou 3,5mm) pour avoir un maximum de lumière dans le capteur.

Le matériel que j’emporte avec moi lors de mes bivouacs:

  1. Un appareil photo reflex Nikon D7500 avec 2 batteries.
  2. 1 objectif 16-80 F2.8 pour les photos de paysage
  3. 1 objectif 10-20 mm F3,5 EX DC HSM de chez Sigma pour les photos de nuit et la voie lactée
  4. 1 trépied SIRUI T-025X en Carbone avec rotule SIRUI C-10X

Les photos de nuit pour la voie lactée sont prises avec des temps de pauses compris entre 25 et 30 secondes (Iso: entre 4000 et 8000) et une grande ouverture (F3,5). En moyenne la séance dure plus d’une heure avec une quarantaine de clichés pour les photos de nuit (une moyenne de 1500 photos avec celles du coucher et lever de soleil). Ne croyez pas que le travail est terminé, toutes ces photos prises en Raw (Nef pour Nikon) doivent être ensuite traitées en post traitement avec un logiciel photos comme Photoshop.

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6- Le bivouac en hiver:

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Lorsque les températures sont basses quelques astuces et un minimum de matériel de qualité:

Normalement, il faudrait une tente d’hiver mais avec une tente 3 saisons comme celle que j’ai (la Hubba Hubba de chez MSR), il est possible de bivouaquer jusqu’à -15° à condition d’avoir du très bon matériel et comme nous le savons tous, le bon matériel et surtout lorsqu’il est léger coute très cher !

Avoir un bon sac de couchage en duvet d’Oie, le mien est un sac de couchage Valandre Mirage 3/4 limite confort: -6° et en Extrême -23°.
Un matelas gonflable d’une hauteur entre 5 et 7cm pour être bien isolé du sol, très important.
Si le vent n’est pas très fort, la tente vous fait gagner une température de 5° par rapport à l’extérieur.

Normalement, il faudrait se déshabiller pour pouvoir propager notre chaleur à l’intérieur du sac de couchage et ne plus en sortir, il est rare que nous le faisions surtout moi qui sort souvent en pleine nuit pour faire les photos de la voie lactée.
Après, si vous êtes un peu frileux, l’astuce pour gagner encore un peu de chaleur, c’est de prendre un sursac en Gore-Tex qui sert à bivouaquer sans la tente. Pourquoi en Gore-Tex, pour éviter de ne pas avoir les gouttelettes de transpiration qui se transforme en glaçons (Le Gore-Tex est Imperméable, et en même temps respirant). Normalement y en a pas besoin si vous avez la tente mais en cas où les températures descendent très bas, cela peut-être une bonne alternative.

Y aurait encore beaucoup de chose à dire mais le principal c’est ce qui est résumé ci-dessus, ensuite c’est avec l’expérience de chacun à travers les bivouacs effectués que vous trouverez votre commodité.

7- Le Retour:
Une règle d’or à ne pas oublier, surtout ne laissez aucune trace de votre passage. Emportez toujours avec vous un petit sac poubelle pour vos déchets. Cette règle n’est pas seulement spécifique au bivouac, elle doit-être également appliquée à la randonnée à la journée.

Quelques exemples de temps moyen de dégradation d’objets couramment trouvés en montagne:

  • 1 mois – Peluches d’Orange ou trognon de Pomme
  • 3 mois – Mouchoirs en papier ou papier hygiénique
  • 1 à 2 ans – Mégots
  • 5 ans – Papier de Bonbon
  • 50 à 100 ans – Boîte de Conserve
  • 100 à 500 ans – Textiles et Lingettes
  • 200 ans – Canette de Soda (aluminium)
  • 400 à 500 ans – Sacs, Emballage ou Bouteilles en Plastique
  • 500 ans – Couches jetables
  • 1 000 ans – Carte Téléphonique
  • 4 000 ans – Bouteille en verre
  • 8 000 ans – Piles:  + Pollution par Mercure

La Montagne est belle, n’en faisons pas une Poubelle ! ! !

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Mes Bivouacs dans les Pyrénées

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5 réponses
  1. François dit :

    Bonjour Mariano,
    Concernant le sujet de la page, peux-tu m’aider sur les critères de choix du duvet. En effet, j’hésites entre un confort 0° et un confort-5°. L’utilisation serait plutôt de mai à octobre. C’est vrai qu’il y a de. Tout comme prix, et surtout comme poids. Tu utilises quoi pour tes bivouacs ?
    Merci, et bonne journée Mariano.
    François.
    PS: je m’y perds aussi concernant les tentes 😅….A bientôt

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  2. Jean-Claude Gallaz dit :

    Matos: ne pas oublier la lampe frontale et s’assurer que la cartouche de gaz est suffisante. D’autre part des vêtements secs (surtout sous-vêtements) sont indispensables si on ne veut pas se les geler. J’ai fait beaucoup de bivouacs dans les Alpes, aussi en hiver et généralement en solo. Poids du sac entre 15 et 20 kilos, parfois plus si matos alpin. C’est parfois dur mais ça en vaut toujours la peine.

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  3. Thibault PIERRE dit :

    Le matériel photo c’est ma grande part du poids quand je pars en montagne sur tes topo ^^ appareil + opitique = 2Kg… + filtres + télécommande + trépied… bref c’est lourds !

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  4. Dominique B. dit :

    Et j’ajoute: vérifiez avant de partir que tout fonctionne, réchaud et briquet surtout, Pour ma part j’en ai toujours 2 ou 3 car rien n’est plus frustrant que l’humidité qui empêche la petite étincelle de se produire et d’être condamné à manger froid alors qu’il fait -5° 😁
    Un petit bout de cordelette est aussi indispensable pour la réparation de fortune d’un sac ou de chaussures. Charger vos appareils à bloc, mettre le téléphone en mode avion + piles de rechange pour gps et/ou chargeur solaire, envoyer des SMS plutôt que de téléphoner.
    Mon conseil: se faire une liste et refaire son sac scrupuleusement de A à Z avant de partir en la suivant, même si « on est certain d’avoir laissé ça ou ça dans le sac la dernière fois ».
    Pour les repas, préparer chaque repas séparément et prendre des portions individuelles, inutile d’emmener la tomme entière alors qu’on sait qu’on ne la mangera pas 😂 + un petit supplément de café et un ou deux gâteaux.

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  5. Maze Danielle dit :

    Tant de beautés, j’applaudis bien fort. Je n’ai fait que 2 bivouacs en haute montagne, au Vignemale et au lac glacé du Mont Perdu, je garde intacts les merveilleux souvenirs et les émotions ressenties.
    Bravo bravo Mariano, et merci de partager tout ça.

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